Dans le contexte sanitaire international actuel et malgré le report du Congrès mondial de la nature de l’UICN 2020 du 7 au 15 janvier 2021 à Marseille, la Saison VIVANT continue grâce à sa plateforme en ligne. Elle permet à tous de découvrir les lieux et les initiatives culturelles qui s’engagent, par les sens et l’imaginaire, pour la protection et la valorisation du vivant. Plus que jamais, il est temps de partager une nouvelle culture de la nature.
Il apparaît désormais au grand jour que les atteintes que nous faisons subir à la biodiversité et l’émergence de nouvelles maladies infectieuses épidémiques sont liées. Comme le souligne le Comité français de l’UICN, la destruction des habitats naturels, le commerce et la consommation d’animaux sauvages exotiques et les perturbations de toutes sortes imposées aux écosystèmes par les activités humaines, engendrent des déséquilibres écologiques destructeurs qui favorisent notamment le passage des micro-organismes issus de la faune sauvage vers les humains. Cette pandémie est un signal d’alarme, elle doit nous conduire à repenser notre relation au vivant pour nous assurer à l’avenir un environnement préservé garant de notre sécurité sanitaire.
Faire émerger une nouvelle culture de la préservation du vivant, renouveler les représentations, intégrer la biodiversité dans notre culture commune et contribuer ainsi à une prise de conscience profonde, seul véritable moteur de l’action à l’échelle individuelle et collective : tels sont les objectifs de VIVANT, une saison culturelle pour le Vivant porté par COAL et ses partenaires.
Dans le contexte de la pandémie du Covid-19, beaucoup des événements inscrits à l’agenda VIVANT que nous devions lancer fin mars sont annulés ou reportés. Mais nous avons choisi de poursuivre l’activité de la plateforme vivant2020.com, car elle offre un panorama passionnant des diverses manières dont la création se mobilise aujourd’hui sur les enjeux majeurs de biodiversité. Des centaines d’initiatives et de démarches partout en France, portées par une pluralité d’artistes, d’acteurs culturels et de la conservation de la nature, y sont réunis pour défendre une approche sensible de la biodiversité et du vivant et nourrir notre réflexion sur le futur de nos écosystèmes et habitats.
VIVANT vous propose ici une sélection d’initiatives et vous invite à découvrir ce panorama passionnant de l’art pour le Vivant ! Ce parcours en ligne sera illustré et alimenté de réflexions et d’actualités partagées chaque semaine jusqu’au Congrès mondial de la nature de l’UICN en janvier. Une invitation à s’ouvrir au vivant, à repenser notre interdépendance avec la nature, tout en réaffirmant la place centrale de la culture dans la transition écologique.
Des monographies d’artistes engagés et des expositions thématiques sur les enjeux du vivant, comme les installations immersives d’Angelika Markul au Centre international d’art et de paysage de l’île de Vassivière ; le travail spectaculaire de Nicolas Floc’h sur les paysages sous-marins au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur ; les écosystèmes complexes de Cécile Beau à la galerie Octave Cowbell ; ou encore la 8ème édition de la Littorale, Biennale Internationale d’art contemporain d’Anglet intitulée L’Écume des Vivants sous le commissariat de COAL et l’exposition Art en eaux troubles, passionnantes études de la représentation des zones humides dans les arts à travers les siècles à la Maison du Lac de Grand-Lieu en Loire-Atlantique, toutes deux reportés en 2021.
Des institutions culturelles de références qui placent dorénavant la nature et le vivant au coeur de leurs projets, comme le FRAC Alsace ou le Magasin des horizons qui traite cette année des liens entre pensée environnementale et pensée coloniale, mais aussi des institutions environnementales et des territoires, nouveaux fers de lance d’une approche culturelle de l’écologie, comme l’actif Parc national des Calanques, le Département de Gironde et sa démarche art et nature, le Parc naturel régional du Haut-Jura et son programme de résidences et de commandes artistiques Nature in Solidum, les parcours artistiques du Pays Portes de Gascogne, ou encore le nouveau parcours architectural et paysager Vassivière Utopia et le Sentier des Lauzes qui inaugure une œuvre de Jan Kopp cet été.
De nouveaux lieux et modèles, hybrides et transdisciplinaires qui émergent, comme le Bureau des guides, artistes-marcheurs de Marseille qui mènent en 2020 une exploration artistique de l’étang de Berre ; les Ateliers Jeanne Barret, nouveau lieu de création porté par un groupe d’artistes engagés sur les docks de Marseille ; la friche Coco Velten et le parc métropolitain Foresta, deux projets créatifs et solidaires marseillais créés par YesWeCamp ; le Parlement de Loire, processus fictionnel pour créer une entité représentative du fleuve, porté par le POLAU-pôle arts & urbanisme.
Des collaborations inédites entre l’art et la science qui renouvellent la recherche environnementale, comme les projets transdisciplinaires de l’Institut Pythéas à Marseille – cet observatoire des sciences de l’univers formé de cinq laboratoires qui collaborent activement avec des artistes pour partager leurs découvertes -, le Festival Atmosphères qui prévoit pour sa 10e édition cinq jours de rencontres internationales, projections, ateliers, performances, expositions, créations à La Défense et Courbevoie pour penser à travers l’art et la science l’environnement du 21e siècle, ou encore les résidences artistiques de la Compagnie Tangible au coeur de la centrale thermique EDF de Vitry-sur-Seine.
De nouvelles initiatives pédagogiques, de véritables démonstrateurs pour apprendre à faire autrement, comme le Cluster Art Architecture Paysage et Patrimoine de Bellastock (CAAPP) en pleine forêt à Evry-Courcouronnes axé sur l’expérimentation de procédés constructifs avec le vivant, ou le Campus de la Transition à Forges, nouveau lieu académique qui rassemble enseignants, chercheurs, acteurs de la société civile pour relever les défis écologiques contemporains.
Crédits images (dans l’ordre) :
© SAFI, Lunettes “vision insecte”
© Nicolas Floc’h, plage de l’arene, 2018
© Minia Bibiany, vue de l’exposition J’ai tué le papillon dans mon oreille
© Bruno Marmiroli / Mission Val de Loire
© Elise Debouny & Livia Cahn, Débris de carrière, Port-Miou, 2019 (scan direct)
© Alexis Leclercq, Festival Bellastock 2014, Waterworld