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487nm ou l’état chromatique de la mer
487nm or the chromatic state of the sea
enquête photographique sur les conséquences possibles du changement climatique sur la palette même des couleurs de la mer
photographic investigation on the possible effects of climate change on the very palette of sea colours
Série de 8 photographies (300x500cm) exposées dans le cadre du Festival Planche(s)Contact sur la plage de Deauville
Alors que les populations de phytoplanctons au large des côtes normandes commencent à migrer vers le Nord, cette série de photographies au long cours invitent à observer l’influence de leur déplacement sur la palette de couleurs de la mer.
Durant une semaine, l’artiste Anaïs Tondeur a réalisé à la même heure une photographie de la mer sur la ligne imaginaire qui relie le pôle Nord au pôle Sud.
Photographiée par les interstices du belvédère aligné sur le méridien de Greenwich, chaque image est travaillée dans une recherche des flous capturant, moins les détails que le champ chromatique de la mer. Ce protocole qui sera répété chaque année à la même période invite à traquer les variations chromatiques de la mer au large de la Normandie, révélant les conséquences possibles du changement climatique sur la palette même des couleurs des eaux.
Ce projet s’appuie sur une étude récente du MIT révélant l’influence du bouleversement climatique sur les couleurs des océans. Si ces dernières dépendent de la variation des profondeurs et de la réflection de la lumière incidente du ciel, la présence du pytoplancton participent aussi à leurs teintes. En effet, ces micro-organismes contiennent de la chlorophylle, un pigment qui absorbe les rayonnements dans le bleu. Ainsi, la mer en Normandie riche en algues microscopiques est souvent nuancée de verts, Néanmoins, le réchauffement des océans modifie l’habitat du phytoplancton dans cette région qui par conséquent débute une migration vers les eaux plus froides du pôle Nord. Ces changements s’ils persistent conduiraient à une intensification des bleus des eaux de la Manche.
Ainsi, ces photographies invitent à tourner notre regard vers le glissement projeté des nuances de verts aux bleus profonds des eaux normandes : le passage au-delà des 487 nanomètres de longueurs d’onde du spectre lumineux.
En attirant notre regard vers les transformations des milieux de vie du phytoplancton en Normandie, ce projet participe à révéler l’impact des mutations écologiques sur les fondations même du vivant.
Projet au long cours, une nouvelle série de photographies viendra chaque année enrichir ce projet. Ce projet est développé à partir des recherches de l’Ifremer en Normandie, le LERN, laboratoire dédié à l’observation et à l’étude des écosystèmes littoraux, de leurs réseaux de surveillance du phytoplancton (REPHY) ainsi que des données d’observations et d’analyses issues du module MODIS actuellement à bord du sattelite AQUA de la NASA.
As populations of phytoplankton start to migrate North, this series of photographs invite to observe through time the influence of their migration on the color palette of the sea.
During a week, at the same time of the day, the artist Anaïs Tondeur caught a suspended view of the sea placing her camera on the imaginary line connecting the North Pole to the South Pole. Captured through the interstices of Greenwich meridian’s belvedere, each view is composed in a search for the blurs revealing less the details than the colour dominance of the sea.
This protocol, to be repeated every year in the same period, tracks the chromatic variations of the sea off the coast of Normandy, observing the effects of the changes in marine biodiversity on the very color palette of the sea.
As a matter of fact, if the colors of the oceans result from the effect of light scattering, they are also influenced by the varying presence of phytoplankton. These microorganisms in effect contain some chlorophyll, a pigment that absorbs the light radiations in the blue. It thus explains the shades of green of the sea in Normandy due to the important phytoplankton populations in its water.
Yet, as recently shown by a MIT study, the warming of the oceans modifies the habitat of these single-cell algae which consequently begin a migration towards colder waters. These changes if they persist would lead to an intensification of the palette of the blues in the Channel waters.
With these photographs, Anaïs Tondeur thus proposes to turn our gaze towards the threshold of 487 nanometers on the visible light spectrum_ the passage from green to the blue_ drawing our attention to the presence of these microalgae, a key to the balance of life in the ocean.
Long-term endeavor, this project will grow of a new series of photographs each year. This project is developed with the Normandy based oceanographic laboratory of IFREMER through their phytoplankton monitoring networks (REPHY) as well as with MODIS data of NASA AQUA satellite.