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Le cantique des moineaux
Le Cantique des moineaux, une exposition d’Hélène David, photographe, Aurélie Darbouret, auteure, et Philippe Somnolet, ethnographe en collaboration avec les Archives départementales.
Les Archives départementales sortent de leurs murs pour aller à la rencontre du public et présenter sur les murs du jardin de la lecture une rencontre avec la création contemporaine, originale et poétique.
Le titre de l’exposition fait référence au poème persan Le chant des oiseaux, écrit en 1177, qui raconte l’histoire d’une bande de trente oiseaux pèlerins partant à la recherche de leur roi. Plus largement, il évoque le langage des animaux qui surgissant dans notre quotidien, nos rêves ou nos mythes, apportent à nous, humains, un autre accès au sens.
Le mur d’affiches qui se déploie aujourd’hui sur le mur du jardin, en face des Archives et Bibliothèque départementales, est le fruit d’une quête menée par Hélène David, artiste, Aurélie Darbouret, auteur et Philippe Somnolet ethnographe depuis août 2019, dans le département des Bouches-du-Rhône. Elle se nourrit d’une collecte conduite sur le terrain auprès d’intercesseurs (éleveurs, pêcheurs, bergers, thérapeutes, conservateurs, biologistes…) et dans le même temps, d’une recherche dans les fonds des Archives départementales guidée par les archivistes, de documents attestant au cours des siècles des relations complexes et fécondes entre l’homme et l’animal.
Les documents d’archives sont reproduits et affichés à côté des photographies d’Hélène David, des extraits d’entretiens sonores recueillis par Aurélie Darbouret et montés par Bertrand Wolff et d’un abécédaire façon Deleuze composé par Philippe Somnolet. Ces fragments juxtaposés et confrontés composent un récit choral, une chorégraphie, où les individus humains et non humains s’incarnent, les voix se mêlent dans un large flux de vivant, orchestrées par l’élégance de la mise en page de François Marcziniak. La frise est construite au fil des couleurs des blasons et des premiers pigments de l’art pariétal. Ocre, noir et rouge : Gueules/Argent/Sable.
Certains habitants du territoire ont été invités à prendre part à ce récit polyphonique par le biais d’ateliers d’écriture, d’ethnographie et de pratique photographique. On y retrouve ainsi des extraits des productions écrites et figurées de l’école de la Rose Sauvagine, du lycée des Calanques, d’un groupe d’adhérents de la Maison du Bel Âge Longchamp et de l’Amicale des déficients visuels de Provence.
Les tonalités vibrantes et sensuelles des photographies, les bêtes photographiées à hauteur d’homme, les sons à écouter, les bribes de récits drôles, décalés, poétiques, s’entrechoquent en une expérience sensorielle forte. Un surgissement urbain qui nous renvoie à la beauté et l’étrangeté de notre relation à l’animal, et à la question de la part de sauvage qui est en nous.