#VIVANT2020

“AGIR AVEC LE VIVANT” : le dernier numéro de la revue Klaxon est entière dédié à la création en lien avec le vivant.
 
Au sommaire : une ouverture de Benoit Vreux, John Jordan, Sara Selma Dolorès, Alexandre Dewez et Isabelle Fremeaux sur les artistes marquants du vivant. Un autre chapitre dédié à l’artivisme “Cultures de la rébellion” de  John Jordan et Isabelle Fremeaux. Toujours sur l’artivisme, l’artiste performeur, Christophe Meierhans, nous dévoile sa pratique efficiente de l’art. On y trouve également une interview de Lauranne Germond directrice de l’association COAL par Pascal Lebrun Cordier. 
 

Dans le précédent numéro, la revue Klaxon, répondait aux désastres écologique par une transformation nos représentations, une reconfiguration nos imaginaires du vivant pour envisager d’autres relations à celui-ci, modifier nos régimes d’attention et de sensibilité, voir, entendre et penser autrement le monde.

Après l’imaginaire et le symbolique, le réel. La création artistique en espace public parvient-elle à le transformer ? Comment et avec quels effets ?

Ce sont les questions ouvertes de ce numéro. Il sera ici question d’art action, d’artivisme, de créations transformationnelles, de coopérations entre artistes et vignerons, de design urbain pour humains et insectes, d’architecture agissante bâtie sur des actes… Les artistes qu’il présentent ici veulent transformer des situations, effectivement. Leurs démarches visent une certaine efficacité, tangible même si souvent modeste. Loin des conceptions classiques de l’art autonome, qui est à lui-même sa propre fin, délié de tout engagement dans le dur du monde, ces approches s’accrochent aux aspérités du réel, s’affirment comme des moyens au service de causes non artistiques : mobiliser des citoyen·ne·s « avec amour et rage » (Extinction Rebellion), créer des communautés d’action joyeuses et déterminées pour réparer le monde, ou empêcher la continuation de sa destruction ; soutenir l’essor de flores menacées, d’espèces fragilisées ; activer des espaces d’hospitalité…

 
 
Pour répondre à ces grandes questions et faire découvrir les artistes qui ont dédié leurs pratiques artistiques au vivant, Pascale Le Brun-Cordier, interview Lauranne Germond, directrice de COAL pour un chapitre à part entier : 
 
Pascale Le Brun-Cordier : Quel regard portes-tu sur ces démarches qui relèvent de l’art action ou de l’artivisme ?
 
Lauranne Germond : La question de l’efficience est au cœur des problématiques de l’art écologique et tous les artistes engagé·e·s se la pose à un moment ou à un autre. Comment agir pour changer concrètement les choses ? Question difficile. Peut-on — doit-on — en tant qu’artiste dépasser le champ de l’imaginaire, du récit, du symbolique ? Comment mettre en adéquation ses convictions, ses terrains de recherche, ses engagements politiques et sa production plastique ? Comment surmonter les limites de l’action individuelle, mais aussi les obstacles financiers, législatifs ? Les questions environnementales sont systémiques et se jouent à des échelles sur lesquelles un individu seul a peu de prise. Évidemment, chaque petit geste compte — comme disent Lucy et Jorge Orta « 1+1 = 10 millions »34 — , mais néanmoins les limites d’échelle de la pratique artistique peuvent être frustrantes. C’est un dilemme pour beaucoup d’artistes qui veulent agir par exemple sur la résilience d’un écosystème, la transformation de situations critiques du point de vue du vivant : les effets des projets sont souvent modestes au regard de l’ampleur du problème, et peuvent même sembler dérisoires. Cependant toutes ces démarches, même ténues, sont de véritables fabriques d’alternatives possibles, des micro-modèles dont la puissance réside dans ce rapport esthétique, poétique et symbolique au monde, sans cesse renouvelé.
 
PLBC : Parle-nous de celles et ceux qui s’y essaient…
 

Édité par le CIFAS, en lien avec IN SITU, réseau européen dédié à la création artistique en espace public, KLAXON publie deux numéros par an, en français et en anglais, aux formats PDF, Kindle et e-Book.

KLAXON reflète l’intérêt du CIFAS pour l’intervention artistique « vivante » dans l’espace public, intérêt qui s’est concrétisé par l’organisation de plusieurs stages de pratiques urbaines, ainsi que des rencontres thématiques et des ateliers au sein de la Urban Academy sur l’art et la ville, élargies depuis 2014 à une programmation d’œuvres dans l’espace public sous la bannière SIGNAL.

Image à la une Tests de substrats pour anémones, fixées sur de la dentelle, Jérémy Gobé © Corail / Artefact

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